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En 1990, la stratégie prédatrice et néolibérale construite de longue date aux Etats Unis d'Amérique se met en place à Madagascar par l'USAid avec la Banque Mondiale et le système des Nations Unies (GEF, PNUE, PNUD) puis avec l'ensemble des bailleurs de fond. L'objectif vise à engager la prédation à grande échelle des ressources inestimables de la biodiversité malgache. Cette initiative fondée par un financement international conséquent (518 Millions de US$, en bonne part sur prêts) emporte immédiatement l'unanimité des instances publiques, politiques et universitaires malgaches autour du PNAE, le Plan National d'Action Environnementale qui se déclinera en trois phases successives du plan d'action environnemental.
Mais, les populations forestières et péri-forestières, éparpillées dans les forêts qu'elles gèrent et conservent depuis des siècles ne sont pas informées ni consultées sur les bouleversements qui s'annoncent et qui vont les impacter directement. L'objectif du PNAE est de mettre en place au plus vite un réseau d'aires protégées et de parcs nationaux le plus vaste possible, organisant la prédation des espaces forestiers et l'exclusion des populations forestières et péri-forestières, désignées arbitrairement comme la cause fondamentale des réductions de la biodiversité malgache, reprenant ainsi la rengaine du colonisateur français. Il ne s'agissait pas de mettre en place des espaces de conservation (même si le mot est abusivement utilisé) mais de créer des aires protégées de préservation confisquant les espaces forestiers aux populations forestières et péri-forestières qui en et y vivent.
Trente-cinq ans plus tard, les conséquences de cette prédation sont calamiteuses : Accès libre, exploitation forestière clandestine, dégradations forestières, feux de forêts, déforestations, défrichements agricoles et réduction des superficies forestières se combinent avec la prohibition de toute exploitation forestière pour que se développe une dégradation accélérée des forêts et de la biodiversité. Les populations préférant souvent détruire les forêts et la biodiversité plutôt que d'en être privées et de perdre aussi le foncier.
Ce triste bilan ne signe pourtant pas la fin de l'extraordinaire biodiversité de Madagascar, il est possible de remédier à tous ces problèmes en redonnant aux populations forestières et péri-forestières la gestion directe des ressources naturelles qu'elles réclament et dont elles n'auraient jamais dû être privées. Des solutions techniques et organisationnelles éprouvées et validées sur la durée existent et les populations forestières et péri-forestières sont en demande de leur mise en œuvre. Il apparait possible de supprimer l'oligopole des quatre grandes ONG dites de conservation qui ne pratiquent que la préservation et la spoliation foncière et de transformer systématiquement les aires protégées actuelles en espaces dévolus aux communautés locales de base pour une gestion locale et une exploitation conservatoire qui seule assurera la gestion à long terme de la biodiversité malgache.
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